Dans le cadre de ce travail de recherche doctoral, l’oculométrie cognitive a permit de recueillir des traces on line des activités des participants impliquant la modalité visuelle. Cette technique consiste à enregistrer les fixations et les saccades oculaires au cours de l’activité (lecture, traitement de scènes visuelles etc.).
la capture des mouvements oculaires permet d’enregistrer les mouvements oculaires de chaque participant. Il fonctionne avec des micro-caméras qui concentrent leurs objectifs sur les deux yeux et enregistrent ainsi leurs mouvements lorsque le participant fixe un stimuli. Pour ce faire, elles captent le contraste entre la rétine et la pupille à l’aide d’une projection de lumière infra-rouge en analysant la lumière réfléchie par la cornée de l’œil humain. Par alternance des réflexions contrastées de la pupille (clair / foncé), il devient donc possible « d’accrocher » le mouvement de l’œil. Ainsi, dès qu’une première calibration est effectuée l’Eye Tracker fixe des repères sur trois axes dimensionnels et peut analyser les mouvements de la pupille de haut en bas, comme de gauche à droite.

Eye tracker Tobii 1750
La technologie Eye tracking permet d’obtenir des données en temps réel quant à leurs comportements visuels. Par exemple, appliquée à une page web, elle permet de suivre avec une très grande précision le parcours d’exploration visuelle d’un utilisateur (Baccino, 2004). Elle permet aussi de dégager des zones d’intérêts et de suivre l’enchaînement des différentes prises d’information visuelle.


Dans les différentes expériences, il s’agit d’examiner l’effet induit d’une modalité dite « plan » par rapport à une modalité « normale » de recherche. La comparaison de ces deux modalités est testée dans le cadre d’une tâche de recherche d’information avec une population (jeune vs âgée) navigant sur un site web d’agence immobilière. Ce site expérimental est présenté dans deux modalités. Sa spécificité réside dans le mode de consultation. La première modalité « Plan » présente un mode d’affichage sous la forme d’une arborescence où l’utilisateur peut se déplacer de lien en lien avec la possibilité de pré visualiser l’information pertinente. La seconde modalité « Normale » est caractérisée par un mode de consultation classique où l’utilisateur doit, pour parvenir à l’information recherchée, naviguer de pages en pages.
Un questionnaire d’évaluation de la charge mentale est proposé à chaque fin de passation qui permet d’obtenir des informations spécifiques sur les difficultés ressenties par les participants durant la tâche. Cet outil repose sur le fait que les participants sont en mesure d’évaluer subjectivement leur effort mental et de lui attribuer une valeur, autrement dit, de reporter la hauteur de la charge mentale fournie pour réaliser la tâche. La moyenne des mesures obtenue donne une estimation de la charge mentale. Évaluer la charge cognitive par le biais des mesures de charge mentale, d’effort mental, de performance et d’efficience constitue un « faisceau d’indices », un ensemble d’indicateurs pouvant utilement renseigner sur le niveau de charge subi par les individus en situation d’interaction avec un dispositif.